VENDREDI 24 JANVIER 2014

Amphithéâtre Richelieu – Université Paris-Sorbonne – 12h15

 

■       Franz Schubert : Quatuor D. 804 en la mineur Rosamunde

       Anton Reicha : Quatuor op. 90 n° 2 en sol majeur


QUATUOR ARDEO 

Carole Petitdemange, Olivia Hughes, violons

Lea Boesch, alto

Joëlle Martinez, violoncelle

 

Depuis une dizaine d’années, un étonnant phénomène se manifeste dans les milieux du quatuor à cordes. Ardeo, fondé en 2001 est l’ensemble qui monte… Plusieurs prix internationaux – Concours Internationaux de Quatuor à Cordes de Bordeaux, de Moscou, Premio Paolo Borciani, Concours International de Musique de Chambre de Melbourne – récompensent ses qualités exceptionnelles. Longtemps et fidèlement soutenu par Mécénat Musical Société Générale, le quatuor, en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2008 et chez Pro-Quartet depuis 2010, a déjà foulé les plus grandes scènes parisiennes – La Cité de la Musique, le Musée d’Orsay, le Théâtre du Châtelet, le centre Georges Pompidou et les grands festivals en France et à l’étranger – Festival de  Radio France de Montpellier, les Folles Journées, "Aspects" de Caen, les Jacobins de Toulouse, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Beethovenfestspiel de Bonn, les festivals de Kuhmo-Finlande, Davos (Suisse) et Lockenhaus (Autriche), le Schleswig-Holstein Musikfestival, IMS Prussia Cove…

Ardeo partage régulièrement la scène avec Bertrand Chamayou, Renaud Capuçon, Henri Demarquette, Alain Meunier, Mario Brunello, Andrei Korobeinikov et collabore étroitement avec le pianiste David Kadouch et le clarinettiste Reto Bieri. Les quatre jeunes femmes s’attaquent de front à tous les répertoires, avec des incursions dans la musique d’aujourd’hui. Du tempérament, de l’intégrité, un jeu inspiré et puissant, le quatuor qui aura bientôt 12 ans s’affirme comme un des plus prometteurs de sa génération.

 

Note de programme

Les deux œuvres que nous propose le Quatuor Ardeo furent composées au début de la décennie 1820, dans la pure tradition du quatuor viennois façonné par Haydn et Mozart. Alors que Schubert, maître incontesté du Lied, n’a jamais réellement quitté la capitale de l’Empire d’Autriche, le compositeur et théoricien Antoine Reicha (1770-1836) est un musicien cosmopolite. Avec près de quarante quatuors composés à Vienne ou à Paris, ce français d’adoption se place aux côtés de son élève George Onslow comme l’un des grands représentants de la musique de chambre en France sous la Restauration. Le Quatuor opus 90 n° 2 de Reicha, composé vers 1819, s’inscrit pleinement dans le sillage des quatuors de son maître Haydn. Après une courte introduction, le premier mouvement, Allegro scherzando, nous annonce un quatuor pétri d’un humour haydnien. Si le quatuor à cordes est bien la conversation entre amis que l’on décrit couramment à l’époque, alors les quatre amis de l’Opus 90 n° 2 de Reicha nous promettent un dialogue animé et facétieux ! Le caractère sombre du célèbre Quatuor Rosamunde de  Schubert (1824) est à l’opposé de la luminosité du quatuor de Reicha. Pour la première fois, l’univers du Lied imprègne la musique de chambre du compositeur. Schubert cite des œuvres antérieures – la musique de scène composée pour la pièce Rosamunde, ainsi que le Lied « die GötterGriechenlands » – comme il le fera avec le Quatuor La jeune fille et la mort. Mais plus encore, l’accompagnement de la mélodie du violon dans le premier mouvement rappelle les motifs de l’eau ou du rouet des Lieder, signes de la nostalgie du temps révolu. Témoin d’une époque douloureuse pour Schubert, le Quatuor Rosamunde n’est plus le lieu d’une conversation à quatre, il semble nous parler d’une seule voix, celle de son compositeur.

 

Louise Bernard de Raymond

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