Cher public des Concerts de midi,
Comme vous avez pu le constater, jusqu’à cette date aucun message d’annonce ne vous a été envoyé
concernant les activités des Concerts de midi en 2024. Nous vous prions de bien vouloir nous en excuser.
En effet, l’association n’est finalement pas en mesure d’assurer une saison nouvelle à partir de janvier
pour des raisons avant tout financières. Depuis quelque temps (en particulier avec les deux années de
Covid), des signes inquiétants à ce propos se manifestaient. Aucun de nos efforts n’a pu y faire : une
restriction de subvention de plus et l’impossibilité de trouver un nouveau mécénat ont suffi à entraîner la
suspension temporaire des activités de l’association.
À cela, deux autres facteurs sont venus s’ajouter : d’une part la demande formulée par nos tutelles
partenaires d’une modification de son projet, quoique porté sans démériter depuis plus de 70 ans ;
d’autre part la nécessaire restructuration de l’équipe. Pour les bénévoles que nous sommes, c’était trop de
tâches chronophages à mener en même temps que nos activités professionnelles.
Mais nous souhaitons vivement que l’association des Concerts de midi n’abandonne pas pour autant ses
deux missions : premièrement, mettre à la portée de tous — public scolaire, universitaire et
administratif, public des employés du Quartier latin et plus généralement des habitants des quartiers
proches — les raffinements de la musique de chambre, quelles qu’en soient les traditions. Secondement,
de faire la promotion de jeunes interprètes, en particulier ceux qui ont reçu une part de leur formation à
Sorbonne Université.
Nous espérons vivement avoir l’occasion de fixer un nouveau rendez-vous au début de l’année
universitaire 2024-2025 pour une saison préparée en toute tranquillité et bien entendu à la condition de
pouvoir rétribuer les artistes dans des conditions normales.
Les Concerts de Midi
Janvier 2024
VENDREDI 7 FEVRIER 2014
Amphithéâtre Richelieu – Université Paris-Sorbonne – 12h15
■ Wilhelm Friedemann Bach : Fanrasia en mi mineur F. 21
■ Joseph Anton Steffan : Capriccio n° 3 en sol majeur
■ Wolfgang Amadeus Mozart : Fantasia KV. 475 en do mineur
■ Ludwig van Beethoven : Sonate op. 31 n° 2 en ré mineur La Tempête
Edoardo TORBIANELLI, pianoforte
Edoardo Torbianelli est né à Trieste en Italie. Une fois diplômé en piano et clavecin dans sa ville natale, il poursuit ses études à la Scuola di Alto Perfezionamento Musicale dei Filarmonicià Torino (I), au Koninklijk Vlaams Muziekconservatotium à Anvers (B), et au Barabants Conservatorium de Tillburg (NL). Parmi ses maîtres, Jean Fassina (Paris), Jos van Immerseel et Jacques de Tiège (Anvers).
Son intérêt pour les techniques de représentations historiques, surtout des périodes romantique et classique l’ont conduit à jouer sur des instruments historiques et mit au contact de ressources didactiques et esthétiques des xviiieet xixesiècles. On lui permet également l’accès à des enregistrements du début du xxe siècle de concerts de la dernière génération de musiciens du milieu du xviiie siècle.
Artiste à succès, Edoardo Torbianelli assiste à de nombreux festivals prestigieux en Europe. Il enregistre diverses œuvres chez des labels variés : Harmonia Mundi, Pan Classics, Phaedra, Gramola, Amadeus, dont deux ont étées récompensées d'un Diapason d'Or. La production de Liszt and the violinchez Gramola avec le violoniste autrichien Thomas Albertus Imberger a été récompensée d'un diplôme d'honneur par la Hungarian Liszt Society pour le Grand Prix du Disque 2012.
Comme enseignant Torbianelli travaille d’abord au Koninklijk Vlaams ConservatoriumAntwerpende de 1993 à 1998. Depuis, il enseigne le piano historique, la musique de chambre et les techniques de performance scénique des périodes romantique et classique à la Schola Cantorum Basiliensisde Bâle (CH).
Il rejoint la Hochschule der Künstede Berne (CH) en 2008 comme enseignant dans ces mêmes disciplines, tout en coordonnant un projet de recherche sur les techniques, l’esthétique et la didactique du piano entre 1800 et 1850. Il est régulièrement invité en tant qu’enseignant dans diverses institutions musicales en Europe ainsi qu’en Colombie (Amérique du Sud).
Note de programme
Au milieu du xviiie siècle, la pratique de l’improvisation par les organistes et clavecinistes s’installe au cœur d’une préoccupation grandissante : celle qui désire dévoiler l’immédiateté du geste créateur. Contemporaine de l’apologie de l’esquisse, que Diderot préfère au tableau fini, la fascination des musiciens pour la pratique de la fantaisie pour clavier (ou caprice) – genre improvisé devant le public ou noté sur partition en cherchant à retrouver par l’écriture la même liberté – vante le dépassement des bornes usuelles du bon goût et de la norme. La fantaisie laisse ainsi libre cours à l’expression du génie et se moque des convenances. Se souvenant de l’ancien Stylus phantasticus, Jean-Sébastien Bach montre l’exemple dans sa célèbre Fantaisie chromatique et fugue. Ses fils, en particulier Wilhem Friedemann et Carl Philipp Emanuel, exploitent à leur tour cette veine. Le programme d’Edoardo Torbianelli nous fait ainsi découvrir l’art fantasque de l’aîné des fils Bach, suivi de l’insolite troisième Capriccio de Josef Anton Steffan (ou Stepan) tout empreint de séduction mélodique. Les deux autres compositeurs de ce récital nous sont beaucoup plus connus : la célèbre Fantaisie en do mineur de Mozart prend tout son sel ainsi replacé dans son contexte. Enfin, la Sonate« La tempête » de Beethoven montre comment, à l’orée du xixe siècle, son compositeur sut exploiter les ressources de la fantaisie pour sauver le genre de la sonate, alors en recherche d’un second souffle.
Jean-Pierre Bartoli